|  
                            
                            Depuis 
                            plus de 740 ans, chaque lundi de Pentecôte (et 
                            à bien d'autres occasions), les pèlerins 
                            s'assemblent et se mettent en route pour parcourir 
                            le circuit du Grand Tour Saint-Vincent. 
                          
                             
                              |  
                                 On 
                                  connaît mal les origines de ce pèlerinage 
                                  car les textes anciens sont rares et difficiles 
                                  à interpréter. 
                               | 
                             
                           
                           
                            Ainsi, il n'est pas sûr que l'acte (daté 
                            du 4 avril 1262 "cinq jours avant Pâques") 
                            par lequel l'évêque de Cambrai Nicolas 
                            III accorde quarante jours d'indulgence à ceux 
                            qui visiteront la collégiale Saint-Vincent 
                            le jour de la procession du lundi de la Pentecôte 
                            ou du dans l'octave soit contemporain de l'apparition 
                            du pèlerinage. Le document signale en effet 
                            que la procession a été instituée 
                            par le prévôt, le doyen et le chapitre 
                            de Soignies mais ne précise pas à quelle 
                            date cette initiative a été prise. La 
                            "processio" pourrait donc être plus 
                            ancienne. 
                             
                            Il faut d'emblée souligner une autre particularité 
                            connue dès le 17e siècle mais probablement 
                            plus ancienne et peut-être originelle: la "procession" 
                            autour de la ville est entièrement prise en 
                            charge par la communauté laïque. Les chanoines 
                            ont, à cette occasion, un rôle qui se 
                            limite à faire sortir les châsses de 
                            leur église, à les transporter dès 
                            l'aube en haut du faubourg d'Enghien puis à 
                            attendre le retour du pèlerinage pour les ramener 
                            vers midi à la collégiale. Dans l'intervalle, 
                            les autorités communales ont tout pouvoir et 
                            toute responsabilité. La châsse de saint 
                            Vincent leur est remise, après engagement solennel 
                            de leur part de lui assurer tous les honneurs et toute 
                            la protection nécessaire. Ce sont donc des 
                            laïcs qui la porteront sur leurs épaules 
                            tout au long d'un circuit dont ils ont peut-être 
                            eux-mêmes déterminé les différents 
                            tronçons et les différentes étapes. 
                            Les chanoines étaient absents du pèlerinage 
                            sauf à l'une ou l'autre station. Ainsi pour 
                            le fameux panégyrique au marais Tilleriaux". 
                            Durant la période moderne, les chapelles qui 
                            ponctuent aujourd'hui encore l'itinéraire sont 
                            entretenues grâce aux revenus que procurent 
                            des legs et des fondations de rentes instituées 
                            par des bourgeois autant que par les chanoines du 
                            lieu. Le Grand Tour est donc surtout une affaire de 
                            laïcs. C'est pour ces derniers l'occasion d'avoir 
                            un rapport tout spécial et plus étroit 
                            avec le "fondateur de leur ville", leur 
                            "patron", le "propriétaire d'importants 
                            biens" dans toute la région, un des "premiers 
                            comtes de Hainaut" et finalement le premier des 
                            "Messieurs" (c'est ainsi que l'on désigne 
                            les chanoines, vrais seigneurs de Soignies, jusqu'à 
                            la fin de l'ancien régime) qui gouvernent la 
                            ville. 
                          Saint 
                            Vincent est en quelque sorte leur "souverain". 
                            C'est d'ailleurs sur la base des libertés concédées 
                            par les chanoines dans la charte-loi de 1142 que la 
                            communauté civile s'appuie pour manifester 
                            progressivement sa relative autonomie. 
                           
                            Vous pouvez, au choix, "naviguer" par le 
                            menu de droite ou par le plan intéractif ci-dessous 
                            (les zones claires représentent les zones d'interactivités). 
                              
                            Carte (en préparation) 
                             
                             
                            Ce chapitre "Historique du Grand 
                            Tour" est la reproduction de la brochure écrite 
                            par Monsieur Gérard Bavay : BAVAY (Gérard), 
                            Au fil des chapelles... les chemins du Grand Tour 
                            saint-Vincent de Soignies, Soignies, 1992, 87 
                            p.  Nous le remercions pour son autorisation 
                            à reproduire son article.  
                             
                         |